Tapuscrine série littéraire
Histoire offerte
L’escargot de Lucien
Texte politique
Une parodie politique écrite par Pierre-Gilles Launay
Politique fiction, quelques pages, édition luxueuse, illustrations en couleur.
Livre broché 0 € – Livre Kindle 0 €
Le député Lucien Villars en a gros. Les escargots ne sont-ils pas la cause de tous ses mots ?
En 2006, certains chasseurs demandèrent à organiser périodiquement des battues pour tuer les ours récemment introduits en Ariège. Si elle leur était refusée, ils menaçaient de les empoisonner avec des pots de miel au verre pilé. Ces crétins mirent leur menace à exécution 5 ans plus tard le 6 décembre au Chiroulet. Cette cause aurait bien plu à Lucien Villars s’il avait habité en Ariège, mais comme eux, il ignorait probablement que les ours étaient déjà en hibernation à cette période de l’année. Pour des raisons évidentes de confidentialité, les noms des partis politiques et des commissions ont bien sûr été changés.
L’histoire offerte
lll Commission pour la protection des espèces à menacer
Communication du 8 mai 2006.
Lucien Villars, 3e circonscription de Saint-Chaulzard-le-haut.
Monsieur le Président, Mesdames les Députées, Messieurs les Députés.
Nos collègues pyrénéens ont récemment évoqué avec effroi les conséquences néfastes qui résultaient de la réintroduction de trois mammifères ursidés sur leurs contrées. Je veux parler des ours. Nos collègues haut-alpins ont dû à leur tour convoquer l’assemblée en raison de la réintroduction tout aussi irresponsable de cinq mammifères canidés. Je veux parler des loups.
Comme le faisaient à juste raison remarquer nos confrères ici présents d’Europe Écologie Les Vers, ces espèces disparues de nos contrées depuis des générations n’avaient vraiment plus leur place sur nos sols. Leurs réintroductions clandestines par quelques activistes anarchistes d’extrême gauche qui se prétendent des écolos représentaient une hérésie heureusement vite réprimée.
La calamité dont je souhaite vous parler apparait autrement plus sournoise. Quand quatre ou cinq exemplaires des mammifères étrangers visés ci-dessus peuvent faire tant de dégâts, imaginez alors le fléau considérable que peut provoquer la réintroduction de hordes entières d’escargots dans notre chère Bourgogne.
Le dernier exemplaire avait été éradiqué il y a une trentaine d’années, à grand-peine, car certains individus irresponsables, et prétendument gourmets, revendiquaient sa haute qualité culinaire. Qui pourrait pourtant prétendre manger ce genre de limaces rampantes sans défaillir ? Qui pourrait songer à inviter sa dulcinée ou son Dom Juan après de telles libations escarotiques puis s’embrasser sans haut-le-cœur à la simple évocation de ce répugnant mollusque tout en sécrétions ? Vous le pourriez, vous ? Moi, rien que d’y penser, cela me fait déjà froid dans le dos.
Cet animal se montre aussi très sournois. Sa dangerosité augmente contre proportionnellement à sa petite taille. Il fut d’ailleurs autrefois jugé responsable de nombreux accidents et maladies.
Qui ne se souvient pas des nombreuses intoxications alimentaires dues à sa consommation irresponsable par quelques paysans pauvres en mal de nourriture ? L’animal s’est révélé aussi un dangereux vecteur de la douve du foie. Cette maladie répugnante amenait systématiquement la mort des contaminés dans d’atroces souffrances après avoir auparavant boursoufflé leur foie de toutes parts et infesté tout leur organisme.
L’animal lui-même reste quasiment indestructible. Comprenons bien que ce monstre baveux se protège grâce à une solide carapace. Il n’hésite pas à s’y cacher au moindre danger ou pour hiberner plusieurs mois quand l’hygrométrie devient insuffisante à ses dépravations.
De taille inconséquente, ce grand nuisible atteint jusqu’à la trentaine ou la quarantaine de millimètres. Oui ! Mesdames et Messieurs les Députés, il s’agit d’un véritable danger public. Nombre de nos arrière-grands-parents ont perdu leur intégrité corporelle ou pire la vie en glissant sur sa bave nauséabonde ou en trébuchant contre sa coquille calcifiée. N’oublions pas non plus les nombreux accidents automobiles dus aux mêmes raisons, accentuées par la vitesse de collusion contre cette mine biologique antipersonnel vraiment hors norme.
(Je rappelle ici à l’assemblée que les armes biologiques sont interdites par les lois de la guerre, alors pourquoi les tolérer en temps de paix ?)
Ce grand prédateur, en plus de représenter un véritable danger ambulant, se révèle aussi un destructeur irrépressible de toutes végétations qui passent à sa portée. On le trouvait naguère aussi bien dans l’herbe, aromatique ou non de nos jardins que sur n’importe quels autres végétaux. Il engloutissait tout des salades aux carottes, aux haies, aux arbres et même sur les murs où ne pousse pourtant aucune plante. Toute culture qui se trouvait sur son passage pouvait être réduite à néant. Il provoquait de nombreuses catastrophes économiques et écologiques. Nos gibiers ne trouvaient plus à se nourrir. Nos terres devenaient irrémédiablement polluées par la craie répandue par sa bave visqueuse. Ce malfaisant a ruiné une multitude d’exploitations agricoles et a porté plusieurs fois un cout fatal à nos industries paysannes.
Et ce n’est pas tout. Je me dois d’évoquer aussi un aspect qui traite plus de la morale et des bonnes mœurs. Cet animal est régi par un comportement hermaphrodite. Il ne peut physiquement pas, par construction, s’adonner à la masturbation et donc se féconder lui-même (Oui ! Imaginez un tel inceste onaniste ! Ne serait-ce pas une honte ?). Il n’en reste pas moins un exemple déplorable de relâchement sexuel qui ne manquera pas de choquer la plupart de nos chères têtes blondes. Il copule aussi bien avec ses congénères mâles que femelles, parfois en même temps, le sexe mâle de chacun pénétrant simultanément le sexe femelle de l’autre.
Chaque copulation de ce sinistre jouisseur amène alors de façon quasi exponentielle la naissance de nombreux autres petits d’escargots, à leur tour également potentiellement porteurs de la douve du foie et des autres calamités que j’ai développées.
Nos ancêtres luttèrent bien sûr contre ce fléau. Ils disposèrent sur son passage des gobelets de laitues, dont on les crut friands, mélangés avec du verre pilé. La méthode avait déjà fonctionné avec les ours avides de miel. Elle obtint des résultats nettement moins prodigieux. Ce vorace ventre à patte déjà tant décrié dans l’ancien temps (gastéropode vient du latin gaster, estomac, et du grec pode, pied) ne s’en trouva pas incommodé. Le pire restait à venir. On s’aperçut après les dysfonctionnements de Three Mile Island et Tchernobyl qu’il concentrait les radiations atomiques sans même en souffrir. Imaginez ! Ce porteur s’introduit sur des sites protégés et disperse ensuite la radioactivité.
Je soupçonne d’ailleurs qu’il s’agit de la principale raison de sa réintroduction par ces activistes anarchistes d’extrême gauche qui se prétendent des écolos.
C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs les Députés, compte tenu de tous ces problèmes, je demande à l’assemblée qu’il lui plaise de bien vouloir déclarer hors la loi les réintroductions déjà réalisées, procéder à l’éradication complète de l’espèce, et punir fortement toute autre réintroduction.
Comment pourrions-nous sinon justifier à toutes nos générations futures qui en seraient atteintes que nous aurions été coupables de ne pas agir pour les protéger contre : les intoxications alimentaires ; la douve du foie ; le relâchement de nos mœurs ; la multiplication exponentielle du nuisible ; l’absence d’asepsie de sa bave ; la pollution de nos terres par sa craie ; les fractures, infections et autres risques mortels dus à sa mauvaise rencontre ; la contamination radioactive ; et le considérable désordre économique et écologique dû à son action.
Qui a rencontré un escargot de Bourgogne sait combien notre vie ne tient souvent plus qu’à un fil.
Songez aussi à l’effroi qui pourrait vous atteindre si vous entendiez le cri d’un escargot de Bourgogne qui pullule même parfois à quelques mètres à peine de nos maisons, ou au détour d’une promenade…
Comme le soulignait si bien notre illustre philosophe Voltaire : « Ne soyons pas timorés, écrasons l’infâme ».
Mesdames les députées, Messieurs les députés, Monsieur le Président, je vous remercie.
Genre littéraire
Points forts de la fiche de lecture
Personnage
Lucien Villars
Lucien Villars est un député de la troisième circonscription de Saint-Chaulzard-le-haut. Il a pour projet de détruire ce qu’il considère comme le plus grand des nuisibles : l’escargot. Y Arrivera-t-il ?
Lieu
Assemblée nationale
L’Assemblée nationale est chargée de débattre, de proposer, d’amender, de voter les lois, ainsi que de contrôler l’action du gouvernement. Julien Villars est certain d’obtenir la destruction de ce nuisible, l’escargot, qu’il déteste par-dessus tout. Y arrivera-t-il ?
Première de couverture
Ancien développeur de classe internationale travaillant sur les ordinateurs Commodore Amiga, Pierre-Gilles Launay est l’auteur de nombreux manuels et articles publiés entre 1990 et 2001 lors de son activité d’éditeur informatique à succès.
Passionné par l’écriture, cet écrivain a également publié des nouvelles horrifiques, érotiques, ou fantastiques.
Fiche bibliothécaire
- Catégorie littéraire : parodie politique
- Lecteurs : littérature française
- Restriction : Cette publication convient en général à toutes les classes d’âge.
- Format : version HTML
- Grammage du papier : sans objet
- Dimensions : sans objet
- Dépôt légal à la Bibliothèque nationale de France : sans objet
- ISBN livre broché : sans objet
- ISBN livre numérique Kindle : sans objet
- Droit d’auteur : Pierre-Gilles Launay
- Éditeur : Éditions Tapuscrine
- Numéro de catalogue : 000
- Libraire exclusif : Amazon
- ASIN livre broché : sans objet
- ASIN livre numérique Kindle : sans objet
- Première parution : 8 mai 2006
- Présente édition : 23 juin 2022
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- Pexels, Wikipédia
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